01/01/1924 : 1er numéro du Foyer Paroissial

Page d’introduction

A nos cher paroissiens
de St-Pierre, de l’Ile, et de Miquelon

Chers amis

Je vous présente le premier numéro du Bulletin que vous attendez. Et je suis sûr que vous lui ferez un sympathique acceuil.

Ce Bulletin permettra à vos prêtres d’être davantage, et plus intimement en contact avec vous, et de pénétrer là où leur parole sacerdotale n’arrive pas toujours à se faire un écho.

Il vous fera connaître régulièrement, au moins tous les mois, les évènements les plus importants de la vie paroissiale de nos Iles, et vous intéressera ainsi à ce qui se passe chez nous.

Il ne sera pas un instrument de combat; il ne s’abaissera pas à des polémiques de personnes. Son rôle sera d’éclairer, de récréer, de pacifier, de maintenir parmi nous une atmosphère de sympathie.

Vous le lirez, vous le relirez, pendant nous longues soirées d’hiver surtout.

Il vous édifiera aussi; et vous profiterez des enseignements qu’il vous apporte. Ceux-ci, bénis de Dieu, ne pourront que favoriser les intérêts spirituels et matériels de vos foyers.

C’est mon voeu le plus sincère.

CH. HEIITZ,
Préfet apostolique.


Page 5 de ce même bulletin.

Un peu de statistique.

 Le dernier recensement (1921) accuse, pour la seule commune de St-Pierre, 2984 habitants, actuellement ce nombre est dépassé.

Dans 48 familles, on compte de 6 à 10 enfants vivants.

Dans le courant de 1923, il y a eu 88 baptèmes; 23 mariages et 69 décés, dont 11 d’enfants et 58 d’adultes. Dans ce dernier chiffre sont comptés 5 marins naufragés.

Il y a eu 72 premières Communions solennelles; environ 2000 communions pascales, et 25030 communions de dévotion.


Pages 6 et 7.

Echos du Mois.

 Mardi 15 Janvier 1924.

A 5h30 du soir, le tocsin se fait entendre.

Le feu est au palais de justice, immeuble qui avait servi d’hôpital dans ces derniers temps. On aperçoit bientôt les flammes qui sortent du milieu du bâtiment. Le norois souffle avec violence: un désastre est à craindre.

Les pompiers se hâtent; par malheur, une des prises d’eau est gelée. Déjà la pompe du télégraphe Anglo-Américain est en batterie; et c’est grâce à elle qu’une partie de l’immeuble (aile gauche) a été sauvée.

On assiste à une pluie de flammèches poussées par le vent sur les immeubles voisins, dont quelques uns, les maisons Lesénéchal et Laurent, l’école Saint-Croisine, le collège Saint-Cristophe, etc. sont sérieusement menacés. Les toitures, heureusement, sont couvertes de neige et de givre.

Avec une rapidité terrible, le feu fait son oeuvre de destruction. En moins d’une demi-heure, toute la façade ne forme qu’un vaste brasier. Impossible d’organiser un sauvetage; c’est à peine si l’on peut, en grande hâte, sortir le mobilier du petit bâtiment annexe, demeure du gardien, M. Forget.

A 7 heures, la part du feu semble être faite. Elle est grande: du palais de justice, il ne reste que les fondements et quelques poutres carbonisées. Mais c’est encore un foyer d’incendie; et c’est pourquoi les pompiers continuent d’inonder les maisons avoisinantes.

La cause de l’incendie ? Il faut, paraît-il, l’attribuer à l’état défectueux d’une cheminée, revêtue de boiserie. Ajoutons qu’on venait d’achever une série d’installations, avec un nouveau système de chauffage. Quand on s’est aperçu du danger, il n’était plus temps d’y porter un remède éfficace : le feu, activé par un vent violent, avait trouvé un aliment trop facile dans cette construction en bois.

Dans l’immeuble, avaient été installés tous les services judiciaires: conseil d’appel, tribunal de 1ere instance, justice de paix, greffe, bibliothèque, archives. Tout ce qui s’y trouvait a disparu, sauf quelques registres à demi brulés qu’on a retrouvés dans les décombres.

Une remarque, en 1912, nos Colonies avaient été dispensées d’envoyer au département, comme d’habitude, les duplicata des minutes et actes du palais. Mais on ne tarda pas à revenir à l’ancienne manière de faire : St-Pierre et Miquelon seul continuait à jouir de la dispense. Conséquence : tous les actes et jugements, depuis 1912, sont détruits. Pertes difficiles à réparer !

En attendant la construction urgente d’un nouveau tribunal, la justice sera rendue dans les locaux provisoires.


Page 8.

Notre Conseil Municipal

 Le voici, tel qu’il a été réorganisé après les élections complémentaires du 23 et du 30 décembre 1923 :

Maire : M. Emile Gloanec

1er Adjoint : M. Joseph Levèvre

2em Adjoint : M. Louis Delisle.

Conseillers : M.M. Ernest Folquet, Georges Daguerre, Etienne Rebmann, Eugène Levavasseur, Léonce Dupont, Louis Legentil, Pierre Laborde, Henri Lengronne, Françis Rosse, Joseph Autin, Jean Légasse, François Planté, Julien Huby, William Miller, Léon Poirier, Alfred-Léon Briand.

 Page 9

Bureau de Bienfaisance

 Le Maire, M. Gloanec, président

M. le Dr Thomas, médecin résident de l’hôpital

M.M. Sasco, greffier; Constant Dagort, membre suppléant du conseil d’administration : Pierre Gervain, pilote; Delisle et Rebmann, conseillers municipaux.


Pages 11 et 12

Chronique de l’Ile aux Chiens du 15 décembre 1923 au 15 janvier 1924

La Paroisse de Notre-Dame des Marins comprend trois îles : l’Ile aux Chiens, l’Ile aux Vainqueurs et l’Ile Verte.

Elle est cependant la dernière de la Préfecture Apostolique, non par le nombre des âmes qui égale celui de Miquelon, moins par l’étendue de son territoire et la date de sa création. Elle été érigée en 1874. L’annee 1924 est donc pour elle une annee jubilaire; le 18 octobre prochain sera le 50ème anniversaire de l’inauguration officielle et de la bénédiction solennelle de son église.

Ce numéro n’a à mentionner, depuis le 15 décembre, qu’un seul baptême, le 10ème, et un unique décès, le 4ème de l’annee écoulée.

…/…

La fin de la dernière saison a été marquée par la construction d’une avenue allant de la place de l’église au Mont-à-Regrets qui va devenir notre Montmartre. On y a déjà cimenté les premières assises du monument qui gardera le souvenir de nos victimes de la guerre.

Notons encore que, depuis quelques jours, nous bénéficions d’un poste de téléphonie sans fil qui facilite nos relations avec St-Pierre, l’appareil est à la Mairie que le cable des antennes relie à la tour de l’église, mais provisoirement.


Pages 13 et 14

Chronique de Miquelon du 15 décembre au 15 janvier.

C’est désolant ! Le mauvais temps et les avaries du ‘Saint Pierre’ n’ont pas permis, depuis plus de trois semaines, d’avoir des nouvelles de là bas…

Il s’y trouve heureusement un poste de T.S.F. Et comme il ne dit rien, ou presque rien, on conclut ici : Pas de nouvelles, bonnes nouvelles !

La population de Miquelon a diminué. Un tiers environ des habitants sont allés à St Pierre pour y passer l’hivernage. En avril, ils retourneront aux foyers laissés vide momentanément.

L’église de Miquelon avait besoin de réparations urgentes. Grâce à l’initiative de M. Borotra, maire de la commune, et aux libéralités de l’Administration, ces réparations sont commencées et ont déjà rajeuni coquettement l’extérieur de la maison du Bon Dieu. A l’intérieur, il y a eu aussi un perfectionnement bien apprécié en hiver; un calorifère nouveau, à air chaud, celui-là, plus pratique que l’ancien.


Quelques Publicité à la fin de ce bulletin

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