10/12/1915 : Saint-Kilda

(Photo Docteur Louis Thomas. Coll. Yvonne Andrieux)

Le « Saint-Kilda » était un cargo anglais d’une jauge de 3947 tonnes. Il fut construit à Glasgow (Ecosse) et avait une machine de 357 chevaux, ce qui représentait une grande puissance pour l’époque. Il était la propriété de l’armement Rankin, Gilmour et Compagnie du port de Liverpool.

En décembre 1915 ce bateau fut affrété par la Société Dominion Steel and Coal de Sydney, Nouvelle Ecosse. Il avait comme chargement 6,OOO tonnes de charbon qu’il transportait à Lewisport, port de la côte orientale de Terre-Neuve. Le « Saint-Kilda » avait pour commandant le capitaine James E. Symmes, et avait quitté Sydney pour Terre-Neuve. Le 9 décembre soufflait un vent violent que le capitaine estimait être de l’ordre de huit mètres par seconde. La visibilité était mauvaise et la pluie tombait sans arrêt.

Soudain l’officier de quart aperçut la terre droit devant. Ces rochers étaient les hautes falaises situées entre le Cap Coupé et le Cap d’Angeac à l’extrémité ouest de l’île de Langlade.

La machine fut mise en « arrière toute », mais cette manœuvre exécutée trop tardivement ne réussit pas, et le vapeur s’échoua sur les rochers. Toutes les manœuvres et tous les efforts furent employés pour retirer le bateau de cette dangereuse situation. Ces efforts furent vains. Le capitaine donna alors l’ordre d’abandonner le navire.

Malgré la grosse mer qui déferlait sur les rochers, le second officier aidé de quelques hommes réussit à aller à terre avec une embarcation de sauvetage. Au prix de grands efforts, un va-et-vient put être établi entre le bateau et la terre après une périlleuse opération. Sur un équipage de 34 hommes, un homme fut perdu pendant le trajet du bateau à la terre. Les trente-trois rescapés furent ensuite transportés à Saint-Pierre.

Le courant violent et une déviation du compas semblent être les facteurs déterminants de ce naufrage.

Les 10 et 11 décembre le remorqueur « Saint Pierre » essaya à plusieurs reprises d’accoster le long du « Saint-Kilda », mais en fut empêché à cause d’un fort ressac qui rendait toute approche très dangereuse. Cependant le 13, le remorqueur put accoster avec assez de facilite. Les experts, après un examen approfondi, déclarèrent que le vapeur était trop solidement échoué sur les rochers pour qu’il puisse être renfloué. Il fut donc déclaré perte totale. Un des auteurs, qui avait huit ans à l’époque, se rappelle fort bien les chargements de charbon apportés par les nombreux doris pêcheurs de Saint-Pierre et de l’Ile aux Chiens, qui trouvaient là, une magnifique occasion de faire une ample provision de ce combustible indispensable pendant les durs mois d’hiver aux familles Saint-Pierraises.

Laisser un commentaire

*