11/12/1919 : Falcon

Une tempête venant du nord est responsable de la perte de la goélette anglaise « Falcon » sur la dune de Langlade. Au péril de sa vie, le fermier de Langlade, Grégorio Larranaga, avec un grand courage et un bel héroïsme, sauva d’une mort certaine l’équipage entier de ce bateau.

En reconnaissance de sa bravoure il fut décerné au langladier une médaille d’or offerte par le Ministère de la Marine de France. De plus on lui délivra un témoignage officiel de satisfaction pour l’acte héroïque et la valeur déployée au cours de ce naufrage.

Il serait injuste de ne pas mentionner la magnifique conduite des deux filles du fermier, Mlle Cossu (Mme G. Cormier) et Mlle Larranaga (Mme F. Delamaire). Ces deux jeunes filles, comme leur père, risqueront leur vie dans ce naufrage, et contribueront largement et courageusement au sauvetage des marin naufragés. Le gouvernement français a d’ailleurs récompensé leur héroïsme en attribuant aux deux sœurs, il y a quelques annees la Croix de Chevalier de l’ordre National du Mérite.

Les auteurs n’ont pu résister au plaisir de publier in-extenso dans leur livre, l’article très élogieux paru dans le Journal Officiel de la Colonie en l’annee 1921.

Extrait du Journal Officiel.

Le 11 décembre 1919 une goélette anglaise de Terre-Neuve, le « Falcon » se jette la côte et se brise en morceaux, devant Langlade à l’ouest par tempête de Nord, grains de neige et une température de 8 degrés au-dessous de zéro. Un homme d’équipage est enlevé par les débris. Les quatre survivants réfugiés sur l’un des morceaux sont menaces à chaque instant d’être enlevés par la mer, lorsque le fermier Larranaga arrive avec ses deux filles, Josepha Larranaga et Marie Cossu, pour leur porter secours. Apres de grandes difficultés et en entrant dans l’eau glacée, au milieu des débris roulés par les lames, il réussit à étab1ir une liaison entre la côte et la goélette, et à l’aide de cette liaison se porte a l’aide des naufragés. Au troisième voyage, ayant le maître d’équipage dans ses bras, il est heurte par une planche dans le dos et jeté a la mer avec son compagnon; tous deux se seraient noyés si les deux jeunes filles, se précipitant à la mer, n’étaient venues à leur secours. Après avoir repris ses sens, M. Larranaga retourne une quatrième fois à l’eau et sauve le capitaine. Puis, avec l’aide de ses deux filles, ramène à la ferme les quatre naufrages exténués de fatigue et rendus à la dernière extrémité, et leur prodigue tous les soins pour les ramener à la vie.

La jeune Larranaga dans sa déclaration, dit que le 13 décembre, le temps étant devenu plus beau, elle est allée à cheval a Miquelon prévenir les autorités. Elle ne parle pas des obstacles surmontés dans sa route pour sa mission, ni des dangers courus dans un parcours de 18 km à travers la montagne déserte, couverte de neige, sans un chemin tracé, par un froid glacial, au milieu des tourbillons de neige. Bien que souffrante par suite de son immersion dans l’eau glacée au moment du naufrage, elle part seule de la ferme, vers huit heures, arrivé à Miquelon à seize heures, à moitié gelée, ayant effectué huit heures de cheval. Le lendemain elle entreprend le même voyage pour retourner chez elle, où elle fut obligée de s’aliter pendant huit jours, souffrant de courbatures, éprouvée par la fatigue.

La famille Larranaga qui habite depuis vingt-deux ans dans la partie nord de Langlade une ferme isolée à huit kilomètres de toute habitation, a participé à tous les sauvetages des nombreux équipages des navires qui viennent chaque annee s’échouer sur ces dunes de sable. Les membres de cette famille n’ont jamais hésité, au péril de leur vie, et avec un dévouement extrême, à braver les plus grands dangers pour porter secours aux marins des navires en perdition, et l’hospitalité de la ferme Larranaga est devenue légendaire. M. Larranaga et sa fille Josépha étant de nationalité espagnole ne peuvent recevoir un prix Henri Durant.

En attribuant un prix Henri Durand à celle des filles qui est de nationalité française, Marie Cossu, le conseil supérieur a entendu récompenser le dévouement de toute la famille Larranaga.

1 réflexion au sujet de « 11/12/1919 : Falcon »

  1. Je cherche le patronyme de l’épouse de Jose Grégoire Larranaga qui, selon une carte envoyée à mon père Ernest Carrère demeurant à Montréal, au Québec, par sa tante Louise Danjou demeurant à saint-Pierre, se prénommait Suzanne.
    Merci,
    Marie France Carrère

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