120 ans de municipalités
Par Rodrigue Girardin
Service des Archives
Un certain nombre d’habitants de Saint-Pierre et Miquelon m’ont exprimé le désir de voir étendre à ces établissements quelques-unes des Institutions métropolitaines… »
C’est en ces termes que s’exprime le Ministre de la Marine et des Colonies dans la correspondance qu’il adresse au Commandant le 21 octobre 1871. Le développement des intérêts commerciaux dans l’archipel depuis quelques annees justifie suffisamment la création d’une Chambre de Commerce d’une part, et d’autre part « l’origine de la population » des îles (presque toute métropolitaine) est parfaitement compatible avec l’élection d’un conseil municipal.
Dès lors, l’arrêté du 13 mai 1872 porte organisation d’institutions municipales. En août courant, le Chef de la Colonie prend un arrêté établissant deux communes, l’une à Saint-Pierre et l’autre à Miquelon. Cette nouvelle institution ne rencontre pas un accueil unanime au sein de la population. Pour preuve, les commentaires d’une trentaine de personnes assistant à l’apposition des affiches convoquant les collèges électoraux :
« Nos armateurs et négociants ne se contentent donc pas de nous imposer leur Chambre de Commerce, ils veulent encore se créer d’autres pouvoirs afin de mieux nous tenir dans leurs mains(..) si ces messieurs veulent être Maire, adjoints ou conseillers, ils n’ont qu’à se nommer eux-mêmes… »
A la suite des votes des 3 et 10 novembre 1872, dix-neuf conseillers sont élus (dont deux représentant la section de l’lle-aux-Chiens) et, le 20 du même mois, le Maire et les adjoints sont nommés par le Commandant de la Colonie, respectivement : Michel Victor CORDON, Désiré BRINDEJONC et Yves CRASSIN.