01/01/1999 : 120 ans de municipalités

120 ans de municipalités

Par Rodrigue Girardin
Service des Archives

Un certain nombre d’habitants de Saint-Pierre et Miquelon m’ont exprimé le désir de voir étendre à ces établissements quelques-unes des Institutions métropolitaines… »

C’est en ces termes que s’exprime le Ministre de la Marine et des Colonies dans la correspondance qu’il adresse au Commandant le 21 octobre 1871. Le développement des intérêts commerciaux dans l’archipel depuis quelques annees justifie suffisamment la création d’une Chambre de Commerce d’une part, et d’autre part « l’origine de la population » des îles (presque toute métropolitaine) est parfaitement compatible avec l’élection d’un conseil municipal.

Dès lors, l’arrêté du 13 mai 1872 porte organisation d’institutions municipales. En août courant, le Chef de la Colonie prend un arrêté établissant deux communes, l’une à Saint-Pierre et l’autre à Miquelon. Cette nouvelle institution ne rencontre pas un accueil unanime au sein de la population. Pour preuve, les commentaires d’une trentaine de personnes assistant à l’apposition des affiches convoquant les collèges électoraux :

« Nos armateurs et négociants ne se contentent donc pas de nous imposer leur Chambre de Commerce, ils veulent encore se créer d’autres pouvoirs afin de mieux nous tenir dans leurs mains(..) si ces messieurs veulent être Maire, adjoints ou conseillers, ils n’ont qu’à se nommer eux-mêmes… »

A la suite des votes des 3 et 10 novembre 1872, dix-neuf conseillers sont élus (dont deux représentant la section de l’lle-aux-Chiens) et, le 20 du même mois, le Maire et les adjoints sont nommés par le Commandant de la Colonie, respectivement : Michel Victor CORDON, Désiré BRINDEJONC et Yves CRASSIN.

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01/01/1997 : Il était une fois l’électricité (Miquelon)

Il était une fois l’électricité (Miquelon)

Par Philippe Detcheverry

1991 restera dans l’histoire de l’électricité à Miquelon une année marquante.

En effet, au moment où les nouvelles installations E.D.F. vont être inaugurées, on fêtera aussi l’anniversaire de cette « fée » qui depuis quarante ans est présente dans tous les foyers du village.

Si Miquelon s’est énormément développé depuis presque un demi-siècle, et ce dans bon nombre de domaines, il en est un qui a effectué un pas particulièrement grand: c’est celui de la production et de la distribution de l’énergie électrique.

Tout a commencé en 1950, lorsque le matériel équipant la base de LAMALINE sur la côte sud de TERRE-NEUVE est démonté. Dans le lot, un groupe électrogène de 25 kw constitué d’un moteur diesel CUMMINS de quatre cylindres attelé sur un alternateur WESTINGHOUSE débitant une tension de 120-208 v pour une fréquence de 60 Hz. A titre d’indication, un groupe électrogène comme celui-là pourrait juste subvenir, aujourd’hui, aux besoins d’une seule maison équipée d’un chauffage électrique.

Un bâtiment était donc construit pour abriter ce moteur, ou plutôt ces moteurs puisqu’un deuxième groupe du même type, mais neuf cette fois devait être installé dans le même temps.

Mis en route notamment par Messieurs Pierre Marie LEBAILLY et Roger LALANNE, aidés de deux Miquelonnais, Messieurs André ILHARREGUY et Clément POIRIER, cette centrale dépendait alors des Travaux Publics avant de devenir Municipale le 1er janvier 1952.

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01/01/1997 : Les lumières de la ville

Les lumières de la ville.

Par Georges Poulet

Le Pionnier
1898-1948

On pourrait la commencer comme un conte de Noël. Il était une fois un pionnier…, l’ingénieur François Thélot, un Grandvillais industrieux, qui exploitait à Saint-Pierre, un important atelier de fonderie vers 1895. Il s’était mis dans la tête de doter cette petite ville de pêcheurs, d’une installation électrique, alors qu’en fait d’éclairage, on n’y connaissait que la lampe à pétrole (lampe à schiste) et quelques réverbères allumés le soir par un employé municipal.
L’électricité était alors dans ses balbutiements la dynamo datait de 1870, la lampe à incandescence de 1887 et le courant alternatif en était au stade du laboratoire. Les grandes villes s’éclairaient au gaz, grâce au fameux « bec Auer ».

La première Centrale
1898

L’idée de M. Thélot était donc ingénieuse, mais aussi téméraire. Il lui fallait surmonter bien des difficultés, emplacement, choix de la machine, transports, installation, mise en place d’un réseau, comptes d’exploitation, etc… Et s’il eut des appuis, il ne dut pas manquer de détracteurs, comme peut le laisser supposer le silence total des autorités de l’époque, non sur l’événement relaté dans la Feuille Officielle du 19 Février 1898, mais sur le nom de M. Thélot. Il n’y est question en effet que de deux Américains, MM. Mackay et Wing.

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